Le film de super-héros oublié

Les super-héros du cru 2001, mais malheureusement pas la première fournée
Tout le monde s'accorde à dire que X-men, de Bryan Singer (2001) est le film qui a lancé la mode des films de super-héros. Pourtant, on oublie facilement que trois ans plus tôt sortait un film inspiré des comics Marvel et qui allait non seulement marcher au box-office et être apprécié par la critique, mais surtout qui allait signaler aux studios américains qu'il y avait un véritable filon à explorer du côté des comics : Blade, de Stephen Norrington.

Créé par Marv Wolfman et Gene Colan, Blade apparait pour la première fois en 1973 dans la série Tomb of Dracula. D'abord simple personnage secondaire, il devient rapidement populaire et apparait ensuite comme le héros de sa propre série.

Blade première période. Depuis, il est redessiné sur les traits de Wesley Snipes

La mère de Blade, alors enceinte, se fait mordre par un vampire. Elle donne naissance à un enfant qui a toutes les forces des vampires, sans aucune de leurs faiblesses (il peut marcher en plein jour). Depuis, il parcourt le monde, faisant la chasse aux vampires. Son but ultime est d'aller affronter le vampire originel : Dracula!

A l'écran, Blade est incarné par le charismatique Wesley Snipes (qui produit également son premier long métrage). Le film suit le parcours de Blade, son alliance avec le chasseur de vampires Whistler, et son affrontement avec le vampire Deacon Frost, qui veut renverser l'ordre vampire en place depuis des siècles et instaurer un nouveau règne.

Coup d'envoi des films de super-héros, et essai transformé

Tout comme X-men le ferra quelques années plus tard, Blade prend le parti d'actualiser le comic en s'éloignant de l'esthétique des années 70, et notemment d'évacuer les costumes multicolores pour porter du cuir noir. Egallement, le héros n'évolue plus au grand jour, au vu et su de tous, mais agit plutôt secretement, en marge de la société.

Produit pour 45 millions de dollars, le film en rapporte 70 aux États-Unis, et plus de 131 millions à travers le monde. Ce projet était alors risqué, car seulement un an plus tôt, deux films de super-héros sortaient, et furent des échecs critique et public, faute d'un bon traitement : Batman et Robin, de Joel Schumacher, qui allait mettre la franchise en stand-by, et Spawn, de Todd Mc Farlane, qui échouait à porter à l'écran son propre comic.

Le film sera suivi de deux suites, l'une réalisée par Guillermo Del Toro, qui apportera tout son univers visuel et livrera le meilleur film de la série, et l'autre réalisée par le scénariste David S.Goyer, qui reviendra plus sur la trame des comics. Cette trilogie apportera beaucoup au genre des films de vampires, et des œuvres comme Buffy contre les vampires, Underworld, True blood, Twilight ou encore Daybreaker lui devront beaucoup (30 jours de nuit ira même jusqu'à copier, plan par plan, le final de Blade 2), sans parler de Matrix, qui empruntera beaucoup à l'univers visuel.

A noter qu'à la fin des années 90, Guillermo Del Toro tentait déjà, sans succès, de monter son film de super héros Hellboy (publié chez Dark Horse) qu'il réalisera finalement en 2004.

Tout ça pour dire que quand Bryan Singer sortira X-men en 2001, il aura beaucoup de mérites, mais pas celui de lancer la vague des justiciers en costumes.

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