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L'histoire à tous les niveaux



Bonjour à tous.

Le coup de gueule du jour concerne les nouveaux films faits sans aucun savoir faire, que ce soit au niveau de l'écriture, de la réalisation ou du montage.

Aujourd'hui, je voudrais vous parler d'une petite histoire qui m'est arrivée récemment. C'était un jour où je n'avais pas la forme. Donc, comme beaucoup, je me suis mis devant la télé, histoire de me vider la tête.

J'ai lancé Netflix, et choisi un film au hasard, sans réfléchir.

Et bien, sans le vouloir, j'ai eu à réfléchir.

J'ai commencé par Priest, film de SF de Scott Stewart sorti en 2011.

Au bout d'un quart d'heure, j'ai arrêté le film, tellement je l'ai trouvé mauvais (et pourtant, je suis très bon public). Ce que j'attends d'un film, c'est qu'il raconte une histoire avec un enjeu bien défini, et avec des personnages dont on comprend bien la personnalité. Peu importe le genre, peu importe que ce soit original ou stéréotypé. Mais il faut au minimum que ce soit lisible.

Là, j'avais l'impression d'avoir affaire à un film qui misait tout sur les effets de style (mise en scène et montage). On a une pauvre voix off pour expliquer le contexte. Et ensuite... Rien ! La caméra s'agite dans tous les sens, le montage enchaine les plans sans logique, sans raison... seul le rythme compte, les personnages sont inexistants, l'histoire incompréhensible, les dialogues ne sont même pas informatifs... Bref, ce film est une vraie cata.

7 conseils face au bénévolat



Le bénévolat n'est pas sans risque. Pour un travail qui serait normalement rémunéré, certains n'hésitent pas à avoir recours à des bénévoles en leurs faisant miroiter un prochain contrat.  Dans mon précédent article, je vous parlais d'un énième énergumène qui m'avait approché pour que je travaille gratuitement pour lui.

Vous n'êtes pas sans savoir que le monde du cinéma et de l'audiovisuel regorge d'êtres sans scrupules qui essayeront toujours de profiter de votre gentillesse et de votre savoir faire. La question n'est pas de savoir si vous allez dire oui ou non au bénévolat (j'ai déjà traité de la question), mais de savoir comment vous devriez répondre pour éviter de faire une erreur que vous regretteriez par la suite.

Soyez préparés et armés avant d'accepter ou de refuser une telle proposition. Car comme le disait Jules César : "Qui veut la paix prépare la guerre". Il vaut mieux savoir quoi répondre plutôt que de devoir improviser, surtout face à des personnes qui utiliseront toutes les techniques de persuasion possibles pour vous faire dire oui.

Voici donc quelques conseilles :

Savoir dire non au travail gratuit



Le travail gratuit peut-il être envisageable dans le monde de l'art?

Voici une conversation que j'ai eu lundi 17 avril au soir. Un internaute m'aborde et me demande si je peux faire un travail gratuit pour lui. La suite, je vous laisse la découvrir.

Cliquez pour agrandir
A ce jour, cette conversation est restée sans réponse de sa part (voir la conversation).

Le plus important, c'est de savoir très rapidement cerner ces profiteurs et de ne pas se faire avoir. Comment détecter ce genre de personne? Voici comment j'ai procédé, en espérant que cela vous apporte des clés pour éviter ce genre de piège.

Avoir plusieurs cordes à son arc



En tant que monteur truquiste il m'est arrivé à de nombreuses reprises d'entendre la fameuse phrase "Quand on est monteur, on reste monteur. Le montage, c'est un métier. Truquiste, c'est un autre métier. Il ne faut pas faire les deux métiers. On ne peut pas faire correctement deux métiers en même temps". N'importe quel monteur truquiste qui se respecte l'a déjà entendu au moins une fois dans sa carrière.

Ce à quoi je réponds : "Au nom de quoi on devrait cloisonner les métiers uniquement en post-production?". Car c'est bien là que j'ai du mal à comprendre le raisonnement. En post-production, on devrait pratiquer un seul et unique métier. Mais ce n'est absolument pas aberrant quand, par exemple, un réalisateur est aussi scénariste, ou producteur, voire acteur (quand ce n'est pas tout en même temps).

Si on se penche sur le passé, l'histoire du cinéma est émaillée de personnes (généralement des réalisateurs) qui sont sur plusieurs postes à la fois. Non seulement cela ne gêne personne, mais en plus ces personnes sont acclamées pour leurs travaux, à la fois par la critique et le public.

John Ottman, à la fois monteur et compositeur des films
de Bryan Singer (à l'exception du premier X-Men)

Les mythes en montage



Une fois n'est pas coutume, je pousse un coup de gueule pour dénoncer des idées reçues sur le métier de monteur. Oui, comme dans toutes les professions, il y a quelques légendes qui circulent à ce sujet, le monteur étant souvent vu comme une sorte de magicien capable de l'impossible, ou comme un être maléfique qui manipule images et propos dans le but de tromper le spectateur. N'importe quel monteur (ayant été) en activité a, un jour ou l'autre, été confronté à ces préjugés.

Voici donc un petit billet pour rétablir quelques vérités et briser le mythe.
  • Le monteur ne fait pas de miracle
    C'est sans doute le fantasme n°1 dans ce métier. On s'image, à tort, qu'un monteur peut prendre n'importe quelles vidéos, les assembler, et en sortir un chef d’œuvre. Nombreux jeunes réalisateurs pensent qu'il suffit de confier des rushes à un monteur pour que je ne sais quelle magie opère. Comment dire... Ici, j'y oppose une vérité toute mathématique : le monteur fait avec ce qu'il a. Ça peut sembler ridicule de le préciser, mais par expérience, j'ai déjà vécu des situations où un "producteur" plein de dédains et de préjugés avait tourné n'importe comment son film et réclamait ensuite des miracles (sic). Disons que si je n'ai que des plans en extérieur sur mon banc de montage, je ne peux pas monter la scène en intérieur. Ce n'est pas une question de mauvaise volonté, c'est juste que c'est impossible. Si un dialogue a été filmé sous un seul axe, je ne peux pas faire un champ/contre champ. Là encore, ce n'est pas que je n'y mets pas du mien, c'est juste que c'est encore impossible. Le montage ne sert pas à faire de la mise en scène, c'est une phase complémentaire de la mise en scène.

Ces nouveautés qu'on a déjà vu ailleurs

Comme vous le savez, je parcours régulièrement la presse, à lire pas mal d'articles sur les effets spéciaux, et je viens de tomber sur un article parue cet été, et qui a particulièrement retenu mon attention, concernant M. Douglas Trumbull. 

Douglas Trumbull

Ce génial créateur d'effets spéciaux a collaboré, entre autres, à 2001 l'odyssée de l'espace, Rencontre du 3eme type, Star Trek 2, Blade Runner... et avait réalisé le génialisme et pourtant méconnu Silent Running, ainsi que Brainstorm.

Cet article donc affirme que lors de sa participation au film Tree of life de Terrence Malick, il avait CRÉÉ une nouvelle façon de représenter l'espace, en filmant de très près des réactions chimiques, au profit d'images de synthèse, devenues trop courantes. COMMENT? Est-ce qu'il serait trop demander aux journalistes de faire correctement leur boulot, et de ne pas écrire des idioties pareils?

Tree of life

Ce procédé, qui consiste à filmer de près des réactions chimiques, a été inventé pour le film très sous estimé The Fountain de Darren Aronofsky. Le superviseur effets spéciaux était tout simplement parti du constat que les lois de la physique et de la chimie étaient les mêmes partout, que ce soit dans l'espace ou sur Terre. Du coup, il a filmé en macro des enzymes qui réagissaient à d'autres dans une boîte de Petri, tout simplement. Voilà l'origine de ce procédé, utilisé pour la première fois dans un film sorti en 2006 (mais en préparation depuis plusieurs années).

The Fountain
Ce serait bien si les journalistes pouvaient vraiment se renseigner avant.

J'avais déjà eu ce sentiment à la fin des années 90, quand le film Matrix des frères Wachowski sortait en salle. A l'époque, on pouvait lire dans la presse que les réalisateurs avaient "inventé" le bullet-time (dans les bonus du dvd, c'est le créateur des sfx John Gaeta qui s'attribuait le mérite). Une petite recherche avant aurait permis de savoir que le procédé avait été inventé en 1995 (soit 4 ans avant la sortie du film) par le français Emmanuel Carlier dans son court métrage Temps mort (avec Vanessa Paradis, Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro..). Ensuite, il y eut quelques autres utilisations, notamment dans le clip Push it de Garbage, avant sa première utilisation au cinéma, et d'une façon beaucoup plus diégétique, dans le film Perdu dans l'espace de Stephen Hopkins.

Temps mort - Making of

Quelques années plus tard, lors de la sortie du film Avatar de James Cameron, j'eus la même désagréable réaction quand je lisais que James Cameron utilisait pour la première fois la performance capture (un comédien filmé en gros plan en haute résolution, avec sa performance transposé sur un modèle numérique en 3D). Là encore, je bondis! Il convient de rappeler que cette technique a été mise au point en France, près de 10 ans plus tôt, par les français de Duboi, pour le film Vidocq. Si le film ne brille pas pour son scénario, il a quand même le mérite d'inclure une scène où Gérard Depardieu fut filmé en gros plan en HD, avec un programme qui recopie la performance sur un double virtuel. Plus tard, ce procédé fut repris dans le fond pour "copier" la performance d'Edward Norton sur le personnage de Hulk dans L'incroyable Hulk de Louis Leterrier.

Vidocq - Les effets spéciaux

Alors, messieurs les journalistes, s'il vous plait, révisez vos copies avant de publier.