Le montage à l'intérieur d'un plan




Bonjour à tous.

Aujourd'hui, je vais vous expliquer le principe du montage au sein d'un plan, ou comment certains réalisateurs ont mêlé montage et mise en scène, pour rythmer une scène et laisser les acteurs jouer sans coupure, sans rien sacrifier à leur mise en scène.

Sur un film, le travail du monteur consiste à assembler les plans, généralement tournés à des échelles différentes, pour rythmer les scènes à travers la succession des coupes. Donc sur le plateau, le réalisateur organise le tournage de manière à capturer sa scène sous différents angles, à différentes valeurs de plan, afin que le monteur ait suffisamment de matière pour travailler, le tout dans le respect du budget, et dans les délais impartis.

Cette méthode a cependant un inconvénient pour les comédiens. En effet, ils doivent composer leurs personnages en fonction, n'ont pas toujours la possibilité de se laisser porter par le jeu, et doivent parfois recommencer une interprétation afin qu'elle soit filmée sous un angle différent.

C'est là où certains réalisateurs font preuve d'intelligence. Ils tournent un plan-séquence en mêlant réalisation et montage, afin d'offrir aux comédiens la possibilité de jouer en continu, tout en faisant le travail du montage à la caméra. L'échelle des plans et la variété des angles se fait donc durant le tournage, au gré des mouvements de la caméra, et du placement des comédiens dans l'espace.

Contrairement à contre courant de la tendance, popularisé notamment pas Michael Bay, de mettre un maximum de coupes pour rythmer; cette méthode, bien que semblant avantageuse, comporte tout de même un risque : en tournant une scène ainsi, le réalisateur "verrouille" sa scène, au risque que cette scène ne s'intègre pas dans l'ensemble du film.

Quel est le secret de la réussite? L'incroyable performance des Fils de l'homme d'Alfonso Cuarón montre qu'avec une bonne préparation et des répétitions, on peut faire un long métrage, et avec de l'action, en multiples pans-séquences. Ci-dessous, l'ouverture du film, qui est une belle introduction à ce qui suit.



Dans cet exemple tire de Crying freeman, de Christophe Gans, la scène débute sur un plan moyen. L'irruption d'un personnage dans le cadre le transforme alors en plan serré taille. La caméra remonte en suivant le mouvement du bras du comédien, transformant aussitôt le plan en gros plan. Puis, on passe, grâce à un mouvement de grue, à un plan large en plongé, avant de finir en plan large à hauteur d'homme.

Crying freeman

Messieurs les futurs réalisateurs, à vos caméras.

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