Stop motion et Go motion - quelle différence?



Nous allons voir aujourd'hui une technique d'effets spéciaux : le stop-motion et le go-motion.

Le stop-motion est une technique d'effets spéciaux, qui consiste à animer une marionnette image par image. Concrètement, un animateur donne une pose  à une marionnette, puis la photographie. Ensuite, il bouge légèrement la marionnette, et reprend une photo... ainsi de suite jusqu'à créer une illusion de mouvement.

Cette technique, bien que très utilisée durant des décennies, comportait tout de même un inconvénient majeur : elle produisait des mouvement saccadés. En effet, la décomposition du mouvement ne permettait pas de reproduire un flou de mouvement, flou qui apparait naturellement quand on filme un sujet en mouvement, et qui permet, lors de la projection, d'assurer des mouvements fluides.

Cet inconvénient a été corrigé des années plus tard, grâce à une évolution de la technique, le go-motion. La technique est la même, sauf qu'on rajoute du flou au mouvement, soi au moment de la prise de vue, en photographiant la marionnette en mouvement, soi en post-production, via l'ordinateur. Cela produit des mouvements plus fluides.

Le premier film en stop motion est Les allumettes animées, d'Emile Cohl (1908). D'autres films utilisant cette technique sont produits, mais la vraie reconnaissance vient avec Willis O'Brien, qui utilise le stop motion pour animer les créatures préhistoriques du Monde perdu (1925) et de King Kong (1933).

Willis O'Brien et la marionnette de King Kong

Willis O'Brien va prendre un assistant, qui se révélera être un génie du stop motion : Ray Harryhausen. Grand innovateur, notamment dans sa façon de mêler animation en volume et acteurs filmés sur un plateau, Ray Harryhausen compte parmi ses contributions Le monstre des temps perdus (1953), Le monstre vient de la mer (1955), Les soucoupes volantes attaquent (1956), Le septième voyage de Sinbad (1958), Les voyages de Gulliver (1960), Jason et les Argonautes (1963), Un million d'années avant JC (1966), La vallée de Gwangi (1969) et Le choc des titans (1981).

Ray Harryhausen's World  par Jim Dallmeier

Phil Tippet, constatant les saccades du stop motion, innove et invente le go motion. Sur L'empire contre attaque, deuxième volet de la trilogie Star Wars, il anime les tauntaus de cette manière. Le résultat est une animation très fluide, qui contraste avec ce qui se faisait alors.

Phil Tippet anime la maquette d'un tauntaun

Il utilise le go motion jusqu'au début des années 90. Sur Jurassic Park, son travail devient soudain obsolète, du fait de l'utilisation massive de l'animation par ordinateur. Jurassic Park est d’ailleurs le dernier film à utiliser le go motion comme technique d'effets spéciaux (durant le travail préparatoire, et visible dans les bonus dvd).

1 commentaire:

  1. Le Go motion a failli connaître un grand succès, c'était sans compter sur les geeks et l'avènement du jeu 3D qui a dû contribuer à cette tendance qu'ils ont de sortir des films sur fond vert... par contre Gollum était super bien fait!

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