Les films de Roger Corman en ligne



Il y a deux mois et demi, Roger Corman avait annoncé la création de sa chaîne YouTube : Corman's Drive-In, où on peut retrouver un catalogue de ses films.


Qui est Roger Corman, et qu'est ce qu'un drive-in?

Roger Corman est peut être inconnu en France, pour quiconque ne s’intéresse pas au cinéma, mais aux Etats-Unis, c'est un monument national, qui fait partie du patrimoine cinématographique.

Roger Corman sur le tournage de Mitraillette Kelly

Roger Corman est un réalisateur et producteur né en 1926 aux Etats Unis. Il se passionne très top pour le cinéma, et à 30 ans, il produit et réalise son premier film : It conquered the world. Il développe alors une méthode de production assez simple : produire des films à très petit budget, prendre des acteurs peu ou pas du tout connu, tourner rapidement (en général 5 jours), et laisser une partie des frais à ses collaborateurs (les acteurs payaient ainsi eux même leurs billets d'avion pour se rendre sur les tournages, ou leurs repas). Il cherchait à optimiser au maximum les tournages. Ainsi, il n'était pas rare qu'il tourne deux films dans la même journée (un le matin, un autre l'après midi) avec les mêmes acteurs pour profiter des décors.

Superman, le film qu'on ne verra jamais




Cette semaine sort sur les écrans Man of steel de Zack Snyder, le reboot de la franchise Superman.

Après l'échec (relatif) de Superman returns de Bryan Singer, le studio Warner demande à son nouveau poulain Christopher Nolan (la trilogie Dark knight) d'adapter Superman comme il l'a fait avec Batman (reboot, histoire et personnages plus sombres et plus réalistes...). Trop occupé sur la production de The dark knight rises, Christopher Nolan accepte tout de même de le produire, et confie la réalisation à Zack Snyder (300, Sucker punch...).

Comment le film de Singer, qui a récolté presque 400 millions de dollars à travers le monde, peut être considéré comme un semi-échec? Et comment le budget a pu grimpé à 260 millions de dollars, alors qu'à la même année, l'autre gros film de super héros était X-men 3, pour un budget de 210 millions de dollars?


Petit retour en arrière. En 1987 sort Superman 4.  Suite à de nombreux conflits, le réalisateur étant plusieurs fois remplacé (la seconde équipe est dirigée pas Christopher Reeves lui-même), et un budget au rabais (17 millions de dollars au lieu des 37 millions prévus originellement), le film sort, amputé de 44 min (le film dure seulement 1h et 26min). La production comptait utiliser les 44 min amputées comme base pour un cinquième épisode, intitulé The new Superman, et que Christopher Reeves aurait pu réaliser, mais l'échec cuisant du film marque un arrêt temporaire à la série.

Les reboots au cinéma



Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson a définitivement changé la donne. Les studios hollywoodiens ont compris qu'il valait mieux tabler sur les franchises, plus lucratives, que sur des films uniques.

Après avoir initié des franchises, avec succès (Harry Potter, Twilight) ou sans succès (A la croisée des mondes - La boussole d'or, Percy Jackson), Hollywood se mit à produire des reboots, pour le meilleur (Batman, Star Trek), ou pour le pire (Spider-Man, Conan le barbare).

Dans les années 90, Hollywood se livrait à des remakes. Quelle différence entre un remake et un reboot? Le remake ne concerne qu'un film. Dans le cadre d'un reboot, on refait un film, en espérant qu'il ait suffisamment de succès pour lancer une franchise.

Quel est l'interet de refaire un film, qui de plus a déjà été fait avec brio? Par exemple, on annonce le reboot de The crow d'Alex Proyas. Le film, avec ses qualités et ses défauts, fonctionne à merveille. De plus ce film est un dernier hommage à Brandon Lee, décédé sur le tournage. N'y a-t il pas un risque que le reboot soit pris comme une insulte au fils du petit dragon, et qu'il soit fait uniquement pour faire de l'argent?

Certains reboots ont montré un réel savoir-faire de la part du réalisateur, ainsi que des partis pris tant narratif qu'esthétique. La franchise Batman, réinitialisé par Christopher Nolan, existe au point de ne plus rien avoir en commun avec la version de Tim Burton. Idem pour Judge Dredd, qui avant n'était qu'un "véhicule à star" pour Sylvester Stallone, et qui aujourd'hui est une adaptation crue du comic hyper violent. Mais tout ça, c'est quelques franchises sur beaucoup (trop?) déjà.

Alors, les reboots, bonne ou mauvaise tendance? Valeur ajoutée ou simples machines à fric?

Le montage extra-diégétique



Aujourd'hui je vais vous parler du montage extra-diégétique.

Le montage extra-diégétique est une succession de plans, qui apportent ou non un sens à une narration, mais qui n'a rien à voir avec le contenu de la scène.

Concrètement, qu'est ce que cela veut dire? Prenons l'exemple de la célèbre scène de l'escalier d'Odessa, dans le non moins célèbre Cuirassé Potemkine de S. M. Eisenstein, grand théoricien du cinéma.

Dans cette scène, on peut voir une manifestation repoussée par les forces du tsar. L'arrivée du cuirassé dans le port, et ses tirs de canon sur les soldats, stoppe l'armée tsariste et sauvent les survivants du massacre. Cette scène représente l'armée qui se joint au peuple pour s'opposer au pouvoir en place.

Et que fait Eisenstein pour symboliser ce soulèvement? Il insère, au milieu de la scène, trois plans. Le premier représente la sculpture d'un lion allongé, endormi. Le deuxième représente la sculpture d'un lion toujours allongé, mais qui redresse sa tête, comme si son attention était attiré par quelque chose. La troisième représente la sculpture d'un lion debout sur ses pattes avants. On a donc, en trois plans, un lion couché qui se redresse.